Apollon

Musique : Igor Stravinski – Chorégraphie : George Balanchine

Apollon fut pour Rudolf Noureev – comme Giselle – le « ballet d’une vie ».

Rudolf Noureev n’arrêta pas de le danser de 1967 (débuts dans le rôle à l’Opéra de Vienne) à 1991 pour sa dernière tournée des « Nureyev and Friends » en Australie. Ce ballet est un condensé de tout l’art de Balanchine, que Noureev considérait comme le plus grand des chorégraphes. Il reste un modèle de la danse classique au XXème sicèle : sobriété et fantaisie, rigueur et liberté, abstraction et expression. Tout est dit en quelques minutes.  »

Noureev a imprimé sa marque – à la fois puissante et ludique – à un rôle qui avait eu beaucoup d’interprètes avant lui. Une identification qui a pour clefs plusieurs affinités entre le danseur et l’Apollon vu par Balanchine : le charisme personnel de Rudolf lui permettant d’incarner de façon plausible un dieu en scène, et un jeu « naturel », sans emphase ni solennité (Apollon est un jeune homme, presqu’un enfant qui découvre le monde et qui s’en émerveille).

Enfin, le ballet – pouvant se lire comme la métaphore du passage d’un monde ancien à un monde nouveau – agit en résonance sur la propre trajectoire du danseur Noureev.