1979 – MANFRED

Ballet en deux parties, créé en novembre 1979 par le Ballet de l’Opéra de Paris au Palais des Sports – Musique : Piotr Ilyitch Tchaïkovski – Chorégraphie : Rudolf Noureev

Manfred de Rudolf Noureev

Rudolf Noureev remonte Manfred le 3 mars 1986 pour le Palais Garnier, dans des décors de Radu Boruzescu et des costumes de Miruna Boruzescu.

« Dans le poème de Byron, le héros, figure surhumaine, est voué par le destin à détruire ceux qu’il aime. En vain entreprend-il de rechercher Astarté, esprit idéal qui détient seul le pouvoir d’apaiser le sentiment de culpabilité dont il est obsédé.

L’argument de Manfred, dans sa version chorégraphique, est un libre jeu de l’imagination sur ce thème fondamental auquel ont été associés des motifs empruntés à d’autres poèmes autobiographiques de Byron. On s’est également inspiré du livret que Tchaïkovski avait extrait de l’oeuvre originale.

 

Les personnages et les événements qui sont la trame de cette histoire proviennent de la vie de Byron lui-même. On y retrouve donc les amours et les haines de sa jeunesse, sa quête inlassable de la sagesse et de la paix, dans l’amitié, dans l’amour, dans la ferveur patriotique. »
Programme de Manfred, Palais des Sports, 1979

Premier Tableau

Je ne prononce pas ton nom, je n’ose l’écrire ou le murmurer.
Car la musique est triste, et la gloire est coupable.

Le Poète n’a que dédain pour le monde entier, à la seule exception d’Astarté – qui lui échappe encore et toujours. Désespéré, il se plonge dans les sciences occultes et dans la débauche. Il revit son passé. Son enfance, en compagnie de sa mère et de sa soeur (sa demi-soeur Augusta). La mort de sa mère. La consolation trouvée auprès d’un jeune étudiant. Son mariage malheureux. Il croit revoir sa soeur, toujours présente à sa pensée. Il ressent encore les douloureux effets de cet impossible amour: séparation d’avec sa femme, qui le repousse en même temps que la société le rejette.

Deuxième Tableau

Terre, océan, air, nuit, montagne,
vents, étoiles
T’obéissent, Enfant de ce monde.
Les voilà devant toi, leurs Esprits sont à ta recherche

Manfred.- Acte 1 (1817)

Dans les montagnes, où il poursuit Astarté (qui a le visage d’Augusta), le Poète rencontre des Esprits et s’entretient avec eux. Mais les fantômes de son passé resurgissent pour le culpabiliser. Il tente de leur échapper.

Troisième Tableau

Elle marche à pas lents, belle comme la nuit.
Quand l’air est sans nuage, le ciel plein d’étoiles;
Toutes les beautés du jour, toutes les beautés de l’ombre
Se retrouvent dans son visage et dans ses yeux.

Le Poète retrouve la paix dans l’amour de la Comtesse. Mais l’image d’Astarté le hante. Il la voit au milieu d’une horde de turcs et de pirates et rêve qu’il les rejoint. Mais la réalité s’impose brutalement avec la noyade de Shelley, son ami. Son passé à nouveau l’assaille: il quitte la Comtesse pour retrouver ses Démons familiers.

Quatrième Tableau

Les montagnes dominent Marathon;
Marathon contemple la mer.
Seul, méditant une heure en ce lieu,
J’ai rêvé que la Grèce, un jour, serait libre.

Le Poète désespéré demande à Ariménès, Maître des Enfers, de faire apparaître Astarté. Elle se montre sous la figure emblématique de la Grèce opprimée. Le poète embrasse la cause de la Liberté, mais un génie malfaisant vient lui dérober la victoire. la Mort le libère et l’unit enfin à Astarté.

Personnages:

Le Poète (Lord Byron/Manfred)
La Mère (Mrs Gordon, mère de Lord Byron)
La Soeur (la demi-soeur Augusta, en qui Lord Byron/Manfred voit son idéale Astarté)
L’Étudiant (John Edleston, choriste à Cambridge) Les Esprits de la montagne
La Femme (Annabella Milbanke, que Lord Byron épousa) L’Ami (le poète Shelley)
Mary (la femme de Shelley)
Claire (la belle-soeur de Shelley)
La Comtesse (Teresa de Guiccioli) Arimenes (Maître des Enfers)
Le Péché