Charles Jude Directeur du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux

 

Rudolf Noureev Charles Jude

Rudolf Noureev ne se contentait pas de transmettre sa science, il incarnait une école de vie du danseur. Grâce à lui nous avons fait l’apprentissage de quatre règles de vie fondamentales.

La première : ne pas gaspiller son temps : « vous faites un métier de jeunes, un métier qui va s’arrêter très vite. Si vous ne faites pas cela maintenant, après il sera trop tard. Si vous n’apprenez pas les rôles avant 25, 28 ans, ce n’est pas à 40 que vous le ferez. »

La seconde : s’enrichir, s’ouvrir, regarder ailleurs, absorber… pour être à même de comprendre et interpréter une chorégraphie et non plus seulement l’exécuter. Il avait l’art et la manière de nous communiquer et de nous transmettre sa curiosité sans limites, qui faisait de lui un être intellectuellement à part.

La troisième : travailler. Ne jamais se reposer sur sa notoriété et ses succès. Faire les corrections juste après les spectacles. Quitte à tomber. Rudolf exigeait de ses danseuses et danseurs, qu’ils aillent jusqu’au bout des difficultés techniques et n’en gomment aucun élément.

La quatrième : la scène, encore et toujours. Nous avons dansé partout, dans les meilleurs et les pires endroits, souvent sans technique, souvent sans répétitions. Mais nous dansions et le public semblait heureux !

Ces règles ou ces principes, j’essaie à mon tour de les transmettre. Rudolf est présent dans mon esprit chaque fois que je corrige un danseur. J’entends encore sa voix, son sifflement. Probablement entendait-il déjà dans sa tête les mots de son propre professeur lorsqu’il nous corrigeait.

(Extrait d’une Semaine pour Rudof Noureev – Opéra National de Bordeaux – 2003 Rudolf Noureev ne se contentait pas de transmettre sa science, il incarnait une école de vie du danseur. Grâce à lui nous avons fait l’apprentissage de quatre règles de vie fondamentales.

La première : ne pas gaspiller son temps : « vous faites un métier de jeunes, un métier qui va s’arrêter très vite. Si vous ne faites pas cela maintenant, après il sera trop tard. Si vous n’apprenez pas les rôles avant 25, 28 ans, ce n’est pas à 40 que vous le ferez. »

La seconde : s’enrichir, s’ouvrir, regarder ailleurs, absorber… pour être à même de comprendre et interpréter une chorégraphie et non plus seulement l’exécuter. Il avait l’art et la manière de nous communiquer et de nous transmettre sa curiosité sans limites, qui faisait de lui un être intellectuellement à part.

La troisième : travailler. Ne jamais se reposer sur sa notoriété et ses succès. Faire les corrections juste après les spectacles. Quitte à tomber. Rudolf exigeait de ses danseuses et danseurs, qu’ils aillent jusqu’au bout des difficultés techniques et n’en gomment aucun élément.

La quatrième : la scène, encore et toujours. Nous avons dansé partout, dans les meilleurs et les pires endroits, souvent sans technique, souvent sans répétitions. Mais nous dansions et le public semblait heureux !

Ces règles ou ces principes, j’essaie à mon tour de les transmettre. Rudolf est présent dans mon esprit chaque fois que je corrige un danseur. J’entends encore sa voix, son sifflement. Probablement entendait-il déjà dans sa tête les mots de son propre professeur lorsqu’il nous corrigeait.

(Extrait d’une Semaine pour Rudof Noureev – Opéra National de Bordeaux – 2003 – photo W Reilly – Chant du Compagnon Errant)