Maud LLOYD-GOSLING Amie de Rudolf Noureev

Souvenirs Rudolf Noureev Maud Lloyd Gosling

Extraits de la lettre écrite par Maude Gosling à l’occasion du colloque en l’honneur de Rudolf Noureev à Paris en 1989.

(…) Comme vous le savez, mon mari Nigel et moi avons fait la connaissance de Rudolf la toute première fois où il est venu danser à Londres pour un gala organisé par Morgot Fonteyn.
Notre amitié a grandi quand un an plus tard Rudolf a demandé à Nigel de l’aider à travailler sur son autobiographie et elle s’est consolidée au fil des ans. Chaque fois qu’il venait à Londres, il s’installait chez nous et j’ai passé beaucoup de temps avec lui à Paris, ou au cours de ses voyages durant les dix dernières années de sa vie.

Quand je jette un regard sur les trente ans où je l’ai connu, il y a deux aspects de son caractère qui n’ont jamais cessé de m’étonner : l’un, son insatiable soif d’apprendre, l’autre sa capacité de travail apparemment illimitée.
Ces deux aspects s’additionnaient en faisant un drogué du travail qui voulait toujours en savoir plus sur tout.

Rudolf aimait les idées nouvelles et les informations nouvelles. Il disait que s’instruire était ce qu’il y avait de plus important, parce que ça vous ouvrait les portes du monde. Il semblait toujours en train de lire, d’écouter de la musique, de regarder un film, un opéra ou une pièce de théâtre. (…)

Il pouvait consacrer sa puissance intellectuelle phénoménale au simple plaisir de l’art, mais la plupart du temps il l’utilisait pour son travail. Ce qui était étonnant n’était pas seulement son énergie légendaire, mais c’était surtout le soin qu’il mettait à s’entraîner et la patience qu’il pouvait avoir lorsqu’il montait une nouvelle production. (…) C’était fascinant de voir comment ce qui était purement intellectuel au début se transformait en mouvements de danse…